En Bulgarie, au début du XXème siècle, la quasi-totalité de l’huile de rose était distillée sur place à l’aide d’alambics à feu direct exploités par les agriculteurs. Un site approprié était choisi, attenant au champ et à proximité d’un ruisseau, ces conditions remplies, l’appareil était installé. Bien que cela semble plutôt primitif, le ratio de production était d’un kilogramme d’huile pour 2,500-3,000 kilogrammes de roses. Étonnamment, avec des moyens modernes de distillation nous pouvons en extraire beaucoup plus.

Les alambics modernes sont fait de cuivre et chauffés grâce à un feu de bois ouvert par dessous. Les roses ne peuvent pas être distillées de façon conventionnelle par injection directe de vapeur car les pétales forment une masse compacte que la vapeur ne peut pénétrer. Ainsi, les procédés de distillation ont été redéfinis à de nombreuses reprises pour outrepasser ce problème.

Durant le processus, beaucoup d’huile est absorbée par l’eau de distillation, on appelle cela « la première eau ». L’huile de roses doit alors être récupérée de celle-ci afin de produire un rendement acceptable. Cela est réalisé grâce à une seconde distillation de l’eau afin de la séparer de l’huile. Ce procédé est connu sous le nom de cohobation.

Le pourcentage d’huile produite directement grâce à la distillation est seulement de 20 à 25%, la majorité étant récupérée de l’eau par la cohobation. Ce ratio dépend cependant de plusieurs facteurs, mais de manière générale il se répartit ainsi : 25% « d’huile directe » et 75% d’huile récupérée. Ainsi « la seconde eau », résiduelle du procédé de cohobation, est vendue comme hydrosol de rose (aussi connue sous le nom d’eau florale) ou recyclée pour le prochain cycle de distillation.

La production totale d’huile va dépendre de plusieurs conditions ; la météo, le temps de récolte, l’état des fleurs et la méthode de distillation. Au milieu de la période de récolte, le rendement est plus élevé qu’au début, et une météo douce accroîtra la quantité d’huile produite.

En moyenne, la rose de Damas (Rosa Damascena) produira un kilogramme d’huile pour 4,000 kilogrammes de fleurs en utilisant les procédés de distillation moderne. Avec des conditions favorables, seulement 2,600 kilogrammes de roses peuvent être nécessaires pour produire un kilogramme d’huile. Cependant avec des conditions défavorables, il faut parfois jusqu’à 8,000 kilogrammes de de fleurs pour avoir le même rendement.